Face au dysfonctionnement du filtre à particules d’une voiture, le défapage est souvent proposé comme solution afin d’éviter la survenue de divers ennuis techniques. Nombreux sont donc les automobilistes qui ont recours à cette opération qui présente, il est vrai, certains avantages évidents. Cependant, à côté de ces avantages, le défapage présente également certains inconvénients. De plus, elle soulève un certain nombre de questions quant à son aspect légal. Alors le défapage, comment ça marche ? Quels sont ses avantages et inconvénients ? Et est-ce légal ? Les réponses dans ce dossier complet concocté pour vous par nos experts.
Le défapage, qu’est-ce que c’est et comment ça marche ?
Le défapage est une opération qui consiste à supprimer le filtre à particules (FAP) de son véhicule. Le filtre à particules est un dispositif ayant la forme d’un nid d’abeille relié au tuyau d’échappement d’un véhicule. Comme son nom l’indique, il filtre les particules solides comme la suie et le carbone produits par le moteur. Cette pièce automobile joue donc un rôle essentiel dans la réduction de la pollution de l’environnement et dans la préservation d’un cadre de vie sain.
Malheureusement, il arrive qu’elle s’enraye et occasionne alors divers problèmes techniques sur la voiture. Le défapage apparaît alors comme une solution pour permettre au véhicule de continuer à fonctionner correctement en se débarrassant de la pièce auto « gênante ». L’opération se déroule en deux principales étapes :
La manipulation électronique
La phase de manipulation électronique consiste à reprogrammer le calculateur d’injection et à modifier le code par défaut associé au colmatage du FAP. Cette opération peut être réalisée en utilisant un logiciel spécialisé comme Galleto, Ecusafe, Winols ou encore MPPS.
Elle s’effectue normalement dans un garage auto par un professionnel, mais il est également possible de l’effectuer soi-même, à condition d’avoir les connaissances en électronique nécessaires pour réécrire sa cartographie moteur correctement. A défaut, il y a un risque de déprogrammation de la voiture. Au terme de cette manipulation électronique, le calculateur est reprogrammé de sorte à ne plus tenir compte du FAP.
La phase mécanique
Après l’étape électronique, la phase suivante consiste en une suppression mécanique de la pièce. Elle se déroule en quatre phases :
- Le démontage du filtre à particules ;
- Le vidange des éléments internes du filtre à particules ;
- La soudure à sa forme initiale ;
- La fixation à l’aide de sondes.
À l’issue du défapage, le FAP ne filtre plus les particules émises par le moteur. Ces dernières traversent tout simplement le tuyau d’échappement et sont libérées dans la nature.
Quels sont les avantages du défapage ?
Avec le temps, les particules filtrées par le FAP s’accumulent au niveau de sa paroi et forment une couche de suie. Au début, cette couche rend la filtration encore plus performante. Mais sur le long terme, elle s’épaissit et nuit aux performances du moteur ainsi qu’à son bon fonctionnement. On peut donc constater une perte de puissance dans la conduite, un étouffement et des problèmes de démarrage à cause du phénomène d’encrassement.
Face à ses problèmes, le défapage permet au tuyau d’échappement de mieux respirer grâce à la libération des flux de sortie. Il permet donc un regain de performances du moteur. Mais ce n’est pas tout, le défapage présente également plusieurs autres avantages comme :
- Une réduction significative de la consommation en carburant ;
- Un son de voiture plus prononcé. Cela peut notamment être bénéfique pour retrouver le son d’origine d’une voiture de sport ou d’un modèle turbo par exemple ;
- Des économies sur les frais de régénération.
Notez que le défapage peut être réalisé sur les voitures à moteur essence ou diesel de nombreuses marques : BMW, Mercedes, Land Rover, Renault, Ferrari, Subaru, Peugeot, etc.
Quels sont les inconvénients du défapage ?
Bien que le défapage présente divers avantages, il présente également des risques importants pour le moteur et plus particulièrement pour les moteurs modernes. En effet, ces derniers sont équipés d’un catalyseur conçu de sorte à prendre en compte la résistance produite par le FAP dans son fonctionnement. La suppression de ce dernier occasionne donc une perte de résistance au niveau du catalyseur, et par conséquent, de potentiels dysfonctionnements au niveau de certaines pièces du moteur.
Les messages électroniques d’alertes apparaissent alors plus fréquemment sur le tableau de bord du véhicule. Par ailleurs, le défapage présente également des risques importants pour la cartographie moteur. Si la reprogrammation contient la moindre erreur, cela peut avoir de lourdes conséquences sur le fonctionnement de l’auto.
De plus, en l’absence de filtre à particules dans le tuyau d’échappement, le niveau de pollution générée par le véhicule est exacerbé, avec des fumées noires peu esthétiques. Vous risquez donc de vous faire recaler au prochain contrôle technique avec l’obligation de remonter un FAP en bon état avant de pouvoir rouler à nouveau. Cela engendre, à coup sûr, des frais supplémentaires pouvant s’élever à plusieurs centaines d’euros.
Enfin, en cas d’accident après un défapage, votre assureur peut décider de ne pas vous indemniser. Cette opération annule en effet la garantie constructeur de votre police d’assurance.
Le défapage, c’est légal ?
La présence du FAP sur les véhicules est obligatoire depuis l’entrée en vigueur de la réglementation européenne de protection de l’environnement. Par conséquent, le défapage est une pratique illégale en France. De plus, selon l’Article L. 318-4 du Code de la Route, il est interdit de « supprimer un dispositif de maîtrise de la pollution » sur un véhicule. Tout automobiliste qui enfreint cette disposition risque jusqu’à 750 € d’amende, une contravention de 4e classe et une immobilisation du véhicule.
Toujours pour décourager les auteurs, des sanctions sont également prévues contre les défapeurs. En effet, tout professionnel qui effectue un défapage sur une voiture ou qui en fait la promotion risque une amende de 7500 € et une interdiction d’exercice pendant au moins 12 mois.
Dans la pratique, ces textes sont cependant difficilement applicables car les défapages sont difficiles à détecter. Il faut en effet ausculter attentivement le tuyau d’échappement pour s’en rendre compte. Toutefois, depuis 2019, les processus de contrôle ont été amélioré pour identifier les défapeurs. Les contrôleurs mesurent désormais l’opacité des fumées, voiture par voiture et modèle par modèle, pour identifier les suppressions de FAP.
Comment entretenir son FAP et éviter un défapage ?
Supprimer son FAP étant une infraction au Code de la route, il est plutôt recommandé d’adopter les bonnes habitudes afin d’améliorer les performances de cette pièce, prolonger sa durée de vie et éviter les remplacements fréquents.
Décrassez votre FAP en améliorant votre style de conduite
La conduite à faible vitesse bloque le cycle de régénération spontanée du FAP. De plus, les trajets courts et les arrêts fréquents en milieu urbain ne permettent pas au filtre d’atteindre la température optimale pour l’élimination naturelle des particules. Il est donc recommandé de rouler sur une autoroute à haut régime (3000 tr/m au moins) pendant une trentaine de minutes au moins une fois par mois. Cela permettra une régénération automatique de votre FAP.
Nettoyez régulièrement votre FAP
Au lieu de supprimer votre FAP, nettoyez-le régulièrement. Programmez un nettoyage dans un garage tous les 5 000 km si vous roulez en ville, et tous les 10 000 km si vous faites plutôt des longs trajets sur autoroute.
Optez pour un décalaminage
Il s’agit d’une opération menée par un garagiste qui consiste à introduire dans l’admission d’air du véhicule, un mélange d’hydrogène et d’oxygène tout en laissant le moteur au ralenti. Le mélange va éliminer les dépôts de calamine, les gommes et les résidus huileux pour régénérer votre FAP, votre vanne EGR et votre moteur en général.
Enfin, sachez qu’un FAP a théoriquement la même durée de vie que le véhicule. Toutefois, il peut nécessiter un remplacement entre 90 000 et 200 000 kilomètres. Tout dépend du style de conduite, de l’entretien du véhicule, de la fréquence de régénération, etc. En ce qui concerne le prix du remplacement, il dépend du modèle de voiture. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre concessionnaire ou d’un professionnel de l’automobile.
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